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18 juillet 2016
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Horizons et debats  >  archives  >  2013  >  N°26, 26 août 2013  >  Renforçons notre armée et notre responsabilité civique! [Imprimer]

Renforçons notre armée et notre responsabilité civique!

Non à l’abolition de l’armée de milice

par Urs Knoblauch, ancien mitrailleur de montagne, Fruthwilen

Dans les votations à venir qui concernent entre autre l’abolition de l’armée de milice, on attaque fondamentalement notre modèle suisse qui a fait ses preuves. Les initiants ne prévoient rien d’autre que l’abolition de l’armée ou éventuellement la création d’une armée professionnelle de mercenaires. De cette manière, on veut affaiblir la cohésion nationale. Notre «modèle suisse» avec sa démocratie directe, le «citoyen en uniforme» et une armée de milice crédible a fait ses preuves et est une chose précieuse.
L’identification positive avec notre pays et le grand engagement ont entraîné la prospérité économique, la disposition nécessaire de résistance pour la défense, la protection de notre pays et de notre population. Afin de consolider la cohésion, il nous faut également une instruction scolaire approfondie, y compris l’histoire suisse et l’histoire mondiale. Il est intolérable que, dans le «Plan d’étude 21» (pour les 21 cantons de la Suisse alémanique), la matière «histoire» ne figure plus et que l’on y promeut la «séparation» par l’individualisation. Pour notre Etat et l’exigence de ces buts, faire ce que l’on veut avec des pseudo-compétences ne suffira jamais.
Notre jeunesse exige une éducation digne de ce nom, elle est prête à apporter sa contribution à la responsabilité civique, à la productivité et à l’esprit d’équipe. Des sondages parmi des recrues le montrent encore et toujours, ainsi que mes propres expériences de l’époque comme mitrailleur de montagne et comme professeur. Nos ancêtres, parents et grands-parents n’ont pas fait en vain bien des sacrifices et actions admirables pour une défense nationale crédible, morale et mentale, et pour la protection de notre pays. Ils savaient exactement pourquoi ils faisaient cela.
A l’époque, le général Guisan a aussi souligné l’importance de la pensée historique dans son rapport final impressionnant au Conseil fédéral: «L’imagination est un don assez rare. La majeure partie de notre peuple ne voudra pas réfléchir dans les années à venir – pas plus qu’en 1920, 1930 ou encore plus tard – et se demander si et comment le pays pourrait être à nouveau menacé. C’est ce que nous avons fait – avant tout depuis 1933 – afin de secouer son indifférence, d’en appeler à sa conscience et à sa vigilance, et cela sera toujours à refaire.»
Le fait est qu’aujourd’hui, nous ne sommes pas entourés d’amis, mais de pays qui ont leurs propres intérêts. L’UE, l’OECD et aussi les Etats-Unis veulent nous dicter leurs exigences.
Nous sommes témoins de chantages brutaux, de politique de force, de guerres économiques et financières. Ils provoquent toujours plus de misère, «ni la démocratie ni les droits de l’homme», mais encore davantage de tensions sociales, de chômage juvénile, de réfugiés et de requérants d’asile. Celui qui observe sérieusement la situation mondiale actuelle, la série de guerres postcoloniales violant le droit international en Afrique et au Proche Orient, ne peut pas ignorer le sens et la nécessité de se défendre, ni la défense nationale.
De manière irresponsable, on a déjà déstabilisé la performance et la crédibilité de l’armée de milice par des «réformes» de l’intérieur et de l’extérieur. Le «Groupe Giardino» l’a documenté clairement dans un livre digne d’être lu, paru récemment sous le titre: «Mut zur Kursänderung – Schweizerische Sicherheitspolitik am Wendepunkt»  
La Suisse n’a pas d’armée offensive, mais comme armée de protection et de défense, elle s’inscrit tout à fait dans la ligne de notre modèle de paix. Comme Etat dépositaire des Conventions de Genève, nous accomplissons des devoirs internationaux humanitaires et diplomatiques, et nous assumons une grande responsabilité qui exige une protection militaire crédible. Ce n’est pas pour rien que nous sommes une nation de volonté, dotée d’une neutralité armée!
Protégeons ainsi notre modèle suisse qui a fait ses preuves!    •

Note rectificative: Dans Horizons et débats no 23/24 du 25 septembre 2013,
l’adresse du courriel à la fi n de l’article «Renforcer les valeurs de la paix»
(p. 11) était erronée. Voici l’adresse correcte: asgbweimar(at)t-online.de